Les travaux en séance plénière de la 2ème session ordinaire au titre de l'année 2018, dite session budgétaire de l'Assemblée nationale se sont poursuivis. Vendredi dernier tard dans la soirée, les parlementaires ont procédé à l'adoption du projet de Loi des Finances 2019 déterminant le budget général de l'Etat, arrêté en recettes et en dépenses au montant de 2 050 757 744 384 FCFA.
Le budget a été voté par 129 voix pour, 33 voix contre et 2 abstentions. La séance plénière a été présidée par SE. Ousseini Tinni, président de l'institution en présence du ministre des Finances, M. Massoudou Hassoumi, du ministre délégué, chargé du Budget, M. Ahmat Jidoud et du ministre chargé des Relations avec les institutions, M. Barkaï Issoufouf.
Le budget de l'Etat, exercice 2019 s'élève à 2 050 757 744 384 FCFA contre 1 971,97 milliard de FCFA, soit une hausse de 29.45 milliards de francs. L'enveloppe est repartie entre les dépenses courantes pour 723 260 735 576 FCFA, les investissements pour 1 111 082 595 060 CFA et les charges de trésoreries pour 216 414 413 748 FCFA. En ce qui concerne les secteurs de l'éducation et de la formation des jeunes (enseignement primaire et secondaire, jeunesse et sport, enseignement technique et supérieur) reçoivent une dotation de 270 245 041 883 FCFA, ceux de la défense et de la sécurité du territoire reçoivent une dotation de 271 196 065 960 FCFA et les secteurs sociaux de base (agriculture, élevage, environnement, hydraulique, santé, action humanitaire) reçoivent 295 841 222 380FCFA. Les autres secteurs structurants tels que les infrastructures routières et énergétiques totalisent un montant de 172.608.817.541 FCFA.
Dans sa déclaration peu après le vote de la loi de Finances 2019, le ministre des Finances, M. Massoudou Hassoumi s'est réjoui de l'adoption massive de cette loi des Finances. Il a salué l'ensemble des acteurs qui ont travaillé sur cette loi notamment la commission des Finances et du Budget de l'Assemblée nationale qui a abattu un travail considérable en incluant toutes les couches sociales et les forces vives de la nation. Le ministre des Finances a également remercié les députés pour avoir fait confiance au gouvernement. « En faisant ce choix, vous venez de doter le gouvernement d'un instrument de mener sa politique et de mettre l'essentiel de ses engagements et ceux pris par le Président de la République devant le peuple et ceux du Premier ministre à travers sa déclaration de politique générale », a déclaré M. Massoudou Hassoumi, précisant que plus de la moitié des ressources budgétaires va dans l'investissement, dans les secteurs sociaux, les infrastructures, la sécurité des personnes et des biens et celle alimentaire de notre pays.
Pour le député Saadou Dillé, le gouvernement est resté fidèle à son choix, celui de promouvoir le développement social à travers une croissance partagée. «Nous sommes totalement satisfaits de ce budget. Cependant, nous exhortons vivement le gouvernement à accélérer les réformes pour améliorer les recettes et assurer la pertinence et l'efficacité des dépenses publiques », a-t-il appelé. Il faut souligner que ce projet de loi de finances 2019 intervient dans un contexte international, régional et national marqué par des perspectives favorables pour notre économie, la mise en œuvre de plusieurs réformes notamment dans le domaine des finances publiques dont celles relatives au budget programme, mais également par des préoccupations majeures marquées par la persistance des menaces sécuritaires, la baisse des prix des matières premières, le changement climatique et une démographie galopante.
Au niveau international, sur la base des perspectives économiques mondiales établies par le FMI en juillet 2018, la croissance de l'économie mondiale s'est consolidée sur les trois dernières années, en passant de 3,2% en 2016, 3,7% en 2017 à 3,9% en 2018. La reprise de l'économie mondiale est basée sur une augmentation notable de l'investissement, du commerce international, la stabilisation des cours des matières premières et de la production industrielle.
Au niveau régional, après une faible croissance de 1,5 % en 2016 liée à la morosité des cours des principales matières premières exportées par les pays, le PIB réel moyen en Afrique subsaharienne, a rebondi pour atteindre 2,8% en 2017. Les projections indiquent une croissance de 3,4% en 2018, qui devrait se raffermir en 2019 pour atteindre 3,8%.
Pour le Niger, les priorités du budget de l'Etat, exercice 2019 ont, selon le ministre des Finances, été définies à partir des objectifs fixés dans le PDES. En vue d'accroître la résilience de l'économie face aux chocs, un accent particulier sera mis sur la mobilisation des recettes intérieures, la rationalisation des dépenses et la diversification de la base de production.
Source : ONEP (Seini Seydou Zakaria)