Le Secrétaire Général du Ministère de l'Economie et des Finances, M Alio Daouda, a présidé le mardi 24 décembre 2024 à Niamey, la cérémonie d'ouverture de la journée de diffusion des Comptes Extérieurs du Niger sur la balance des paiements. Cette journée qui se veut un cadre formalisé d'information et de formation, vise à élargir le champ de partage de ces informations et à accroître la perception de leur importance dans l'analyse, la décision et la formulation des politiques économiques.
La balance des paiements est un document statistique qui trace, sur une période donnée, les transactions entre les résidents d'un pays et les non-résidents. C’est un outil indispensable pour le diagnostic de la situation extérieure d’un pays et de la situation extérieure d’un pays et de ce fait indispensable dans le processus de formulation de politiques économiques pour une prise de décision éclairée.
Dans son discours d'ouverture, le Secrétaire Général du Ministère de l’Economie et des Finances, M Alio Daouda, a indiqué que l’année 2023 a été marquée par une campagne agricole déficitaire et les sanctions communautaires prononcées contre le Niger à la suite des évènements du 26 juillet face auxquelles le pays a fait preuve de résilience sous la haute conduite du Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, en enregistrant un taux de croissance économique provisoire positif de 2,4% en 2023 et de bonnes perspectives pour les prochaines années.
« Dans ce contexte, le solde global de la balance des paiements du Niger est ressorti déficitaire de 299,3 milliards, contre un déficit de 1,7 milliard en 2022 », a déclaré le Secrétaire Général du Ministère de l’Economie et des Finances.
Le déficit structurel du compte des transactions courantes de l’économie du pays, a-t-il dit, s’est amélioré de 9,3% par rapport à 2022, en lien avec l’amélioration de la balance des biens. En effet, en relation avec la baisse des exportations induites par la fermeture des frontières, le déficit commercial s’est amélioré de 17,2 entre 2022 et 2023. En outre, il a été enregistré une baisse des importations de 13,8%. Toutefois, a-t-il poursuivi, Il a été constaté une hausse d’importation des biens d'équipement de 16% par rapport à 2022 en lien avec la poursuite des commandes des biens d'équipement et intermédiaires, dans le cadre de la construction des infrastructures socio-économiques, notamment la finalisation du pipeline.
« Le solde du compte de capital s'est situé à 176,7 milliards en 2023 contre 435, 1 milliards en 2022 imputable essentiellement au reflux des transferts en capital reçus par l'Elat, en lien avec le contexte de crise et les mesures prises par les partenaires au lendemain des événements du 26 juillet 2.023.
En ce qui concerne le compte financier qui retrace les acquisitions nettes d'actifs et les accroissements nets de passifs financiers, son excédent est passé de 1.116,2 milliards en 2022 à 970,8 milliards en 2023, en lien avec la dégradation du compte des autres investissements, consécutive à la baisse des tirages sur le marché financier régional en faveur de l'Etat du fait des sanctions », a-t-il dit.
Le profil des comptes extérieurs du Niger, a expliqué M. Alio Daouda, demeure caractérisé par un solde des transactions courantes, structurellement déficitaire, dont la principale cause reste le déficit commercial. « Cette situation met en exergue la nécessité de mettre en place des projets de restructuration de notre tissu économique via la promotion de la production locale des produits consommés et la dynamisation d'unités exportatrices en vue de renforcer leur compétitivité extérieure », a-t-il indiqué.
Pour sa part, le Conseiller du Directeur National de la BCEAO pour le Niger, M Salifou Hamani, a fait savoir que l’analyse de l’évolution de la balance des paiements du Niger permet de faire ressortir certaines caractéristiques significatives de ses relations économiques avec l’extérieur. L’une de ces caractéristiques est, d’après lui, la persistance du déficit des transactions courantes, porté par la contre-performance des échanges commerciaux, eu égard à la physiologie des capacités productives de l’économie nigérienne.
« Le caractère structurel du déficit des transactions courantes et l’évolution erratique du solde global de la balance des paiements nous interpellent tous sur la nécessité d’améliorer la synergie de nos actions, afin d’enrichir la connaissance de notre économie, facteur indispensable pour la mise en œuvre des mesures de politiques efficaces et efficientes, capables d’enclencher un changement structurel et durable », a-t-il expliqué, avant d’ajouter qu’une bonne analyse exige à la base des informations fiables et disponibles à temps.
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Source : ONEP - Le Sahel n°10.847 du jeudi 26 décembre 2024. p. 11.