Les archives sont des documents extrêmement stratégiques dans le fonctionnement de l’appareil étatique. Elles constituent de ce fait la mémoire d'un Etat. C'est conscient de l’importance et du rôle majeur des archives dans la gestion de l'administration que le Ministère des Finances a organisé hier matin, à Niamey, un atelier de validation de sa politique d’archivage.
Cet atelier, qui regroupe l'ensemble des structures centrales du Ministère des Finances et la direction des archives nationales, s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’une stratégie de communication dont l’objectif est de rendre visibles les activités du ministère et d'améliorer l'accessibilité des services aux usagers. C’est le conseiller technique du ministère des Finances, M. Adamou Moumouni, qui a présidé l'ouverture de cette rencontre en présence du Directeur des Archives nationales.Cet atelier de validation de la politique d'archivage constitue pour le Ministère des Finances un événement important dans la mesure où il ouvre la voie à une nouvelle vision des autorités en matière de gestion des archives (courantes, intermédiaires et définitives), produites par les différents services dans l'accomplissement de leurs missions.
En ouvrant les travaux de cette rencontre, le conseiller technique du ministre des Finances, M. Adamou Moumouni, a précisé que cette vision s'inscrit également dans une dynamique visant à améliorer et à renforcer la circulation et l'accès à l'information au niveau du ministère des Finances.
En effet, pour assurer une bonne gestion des archives en particulier, et de l'information en général, les autorités ont mis en place les dispositifs juridiques nécessaires. Ce dispositif juridique est composé des textes suivants : la loi du 30 juin 1997 sur les archives et son décret d'application ; l'ordonnance du 23 février 2011, portant charte d'accès à l'information publique et aux documents administratifs ; la loi du 3 mai 2017, relative à la protection des données à caractère personnel.
En effet, la conservation des documents administratifs constitue aujourd'hui une préoccupation au niveau des autorités et nécessite l'instauration d'un système adéquat d'organisation et de gestion des documents d'archives. L'adoption et la mise en œuvre des outils de gestion des archives aideront à mieux contrôler et gérer le développement accéléré de ces documents et faciliteront l'accès à l'information sans difficultés. M. Adamou Moumouni devait ensuite relever qu'actuellement, il n'existe aucun mécanisme de gestion ou instrument de référence permettant de prendre en charge la gestion des archives produites par le ministère.
Par ailleurs, depuis l'arrêté du 7 avril 1952 portant création d’une direction locale des finances, jusqu'à ce jour, l'administration en charge des finances, n'a cessé de produire des documents dont l'archivage et la gestion exigent une approche nouvelle en vue de faire face aux multiples défis liés à leur conservation. En plus, l’évolution institutionnelle de l'administration des finances et de ses différents domaines d'intervention, recommandent la mise en place d'une politique d'archivage adaptée pour mieux sauvegarder des documents à caractère financier, aussi abondants qu'importants.
Partant de ce constat, la Direction des Archives, de la Communication, de la Documentation et des Relations Publiques (DACD/RP) a inscrit dans son plan d'actions 2017, l'élaboration d'une politique d'archivage comprenant trois outils de gestion à savoir le manuel de procédures de gestion, le tableau de gestion et le plan de classement des archives. En outre, la méthodologie adoptée dans le cadre de l'élaboration de cette politique d’archivage, a consisté dans un premier temps, à mener une étude comparative sur révolution institutionnelle du ministère en charge des Finances, en procédant au recensement et à l'analyse des textes portant ses attributions et son organisation de 1952 à nos jours.
Ainsi, cette politique d'archivage est structurée autour des trois outils essentiels de gestion que sont le manuel de procédures de gestion des 2 archives, le tableau de gestion des archives et le plan de classement des archives. L'adoption de cette politique d'archivage, a poursuivi M. Adamou Moumouni, doit permettre au ministère des Finances de disposer d'un cadre de référence en matière de gestion des archives adapté.
Auparavant, le Directeur des Archives Nationales, M. Habou Boukari, a relevé que les archives constituent l'outil stratégique de travail. Elles permettent de capitaliser l'expérience en sachant d'où est-ce qu'on vient, où est-ce qu’on est, comment aborder l'avenir. De tous les biens culturels, les archives constituent l'héritage le plus partagé par les générations présentes et futures. Il est utile de rappeler aux gens que la fonction archive est vieille. Elle remontre en 1913 dans l'espace AOF. Chez nous, la fonction archive est apparue dans l’organigramme de l'administration à partir de l’arrêté du 10 février 1984. Mais, c'est dans un passé récent, précisément en 1989, que l’Etat nigérien a pris conscience de l'intérêt des archives et de leur place dans notre développement La volonté politico-administrative ne s’est pas arrêtée là. En 1992, il y a eu la création au niveau des Chefs-lieux de départements devenus aujourd’hui des régions des services départementaux des archives pour prendre aussitôt en charge les documents qui sont en souffrance dans les anciens cercles, subdivisions, circonscriptions et arrondissements, a rappelé M. Habou Boukari.
Source : Le Sahel (Hassane Daouda – ONEP)