Le Ministère des Finances, à travers la Direction Générale du Budget, a organisé du jeudi 15 au samedi 17 février 2018 à Bangoula (Commune de Karma), un atelier de formation de formateurs sur l'outil Boost d'analyse du budget de l'Etat. Cet atelier est financé par la Banque Mondiale et l’UNICEF. Cette activité est la première d’une série qui s’étendra sur les semaines à venir.
L’objectif de cet atelier est de soutenir les efforts du Gouvernement du Niger pour la mise en œuvre de la réforme des finances publiques afin d'améliorer l'efficacité et la redevabilité dans la gestion du budget national. Il vise également d’une part, à contribuer à la mise en place d'outils permettant d'obtenir de manière facile les données budgétaires actualisées sur les allocations et dépenses dans les secteurs sociaux ; et d’autre part, à développer des capacités d'analyse du budget de l'Etat, en donnant aux cadres de l'administration publique, les compétences nécessaires pour une utilisation accrue des données sur le budget de l'Etat et mieux analyser les arbitrages opérés entre les différents secteurs en mettant l'accent sur les dépenses sociales.
Cette formation s’inscrit dans le cadre de la maîtrise et l'amélioration de l'efficacité des dépenses publiques qui font partie des défis auxquels, le Niger doit faire face pour aboutir aux réformes économiques et structurelles envisagées dans le Plan de Développement Economique et Social 2017-2021.
Pour rappel, le Niger s'est engagé dans un processus de long terme qui a pour objectifs de (i) mettre en place et développer des systèmes appropriés de comptabilité et de gestion des dépenses, (ii) renforcer les capacités des institutions et du personnel et (iii) assurer une transparence dans la gestion et une responsabilisation des différents acteurs.
Ce plan a connu plusieurs actualisations qui ont mis l'accent sur l'institutionnalisation des revues des dépenses publiques annuelles visant à assurer la mise à disposition de manière régulière d'informations adéquates, exactes et exhaustives sur les dépenses publiques et la gestion des finances publiques, aux autorités publiques, au parlement et plus largement la société civile.
Cette réforme s'insère dans le cadre des réformes des finances publiques de l'UEMOA visant à une plus grande performance, transparence et redevabilité dans les dépenses budgétaires engagés par ses Etats membres.
En 2017, la reforme a progressé avec le soutien du Projet de Capacité et de Performance du Secteur Public pour la Prestation des Services, sous la tutelle du Ministère des Finances, financé par l'Association Internationale pour le Développement et restructuré en novembre 2016 dont les grands axes d’intervention sont :
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l'amélioration de la gestion des ressources humaines en réalisant un audit et un plan d'action du système existant, une feuille de route pour la maîtrise de la masse salariale, et préparant le cahier des charges pour 2018 d'outils de maîtrise des effectifs, de renforcement de l'évaluation de la performance, de l'intégration du progiciel de gestion de la paie et de GRH, et du recensement biométrique des fonctionnaires ;
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le renforcement de la gestion des finances publiques, notamment avec une assistance technique dédiée à l'opérationnalisation de la LOLF, (i) du plan d'actions de la réforme (2016 - 2018) ; (ii) des DPPD, DPBEP, PAP, pour 40 ministères et institutions ; (iii) des ateliers de sensibilisation à l'endroit des hauts fonctionnaires et députés (iv) des formations sur la réforme des finances publiques ; (v) l'appui des Ministères dans la conduite des conférences budgétaires.
C’est dans ce contexte et pour mieux soutenir les efforts du Gouvernement du Niger, l'UNICEF et la Banque mondiale ont décidé de mettre en commun leurs expertises dans le domaine de ces réformes financières et particulièrement dans le suivi des dépenses à caractère social. Cette expertise conjointe va renforcer les capacités techniques et opérationnelles des structures étatiques du Niger pour une meilleure compréhension des dépenses sociales et une meilleure utilisation des données budgétaires à des fins d'analyse.
La Banque mondiale a soutenu la mise en place de « BOOST » au Niger qui est un outil d'analyse et de transparence budgétaires. De manière succincte, BOOST est une base de données détaillée sur les données budgétaires. Il contient les données ligne par ligne du budget de l'Etat. Les données ont été obtenues auprès du Gouvernement du Niger et ont été ensuite transformées sous une forme simple d'utilisation, facile à comprendre et pour des analyses détaillées. L'UNICEF porte un intérêt particulier sur les dépenses à caractère social. Ces dépenses se retrouvent dans plusieurs ministères et institutions et requièrent un travail technique pour les identifier pour leur utilisation à des fins d'analyse. L'outil BOOST apparait dans ce contexte comme une source potentielle pour aider à identifier et permettre les analyses des dépenses à caractère social.
De même, des informations détaillées sur les financements intérieurs et extérieurs distinguant clairement les investissements structurant des dépenses liées au fonctionnement sont nécessaires pour analyser l'orientation et la qualité du budget. La présentation actuelle du budget de l'Etat ne permet pas d'obtenir de manière exhaustive et régulière de telles informations. Dans cette perspective, il s'avère nécessaire de trouver un mécanisme adéquat permettant de collecter et d'analyser ces données budgétaires.
Dans les perspectives de contribuer à une amélioration de la transparence de la gestion des finances publiques, une présentation sur les résultats de l'enquête de l'initiative « Open Budget » sera faite durant la mission. Cette présentation sera une opportunité pour sensibiliser les autorités sur les avantages de cette initiative pour le Niger et ses partenaires techniques et financiers. La mission saisira cette occasion pour identifier conjointement avec les autorités les mesures de reformes à mettre en œuvre pour améliorer la transparence de la gestion des finances publiques en général et la note de l'initiative « Open Budget » en particulier. Cette activité est d'autant importante dans la mesure où elle entre en ligne avec les activités et les objectifs du projet PCDS de la Banque mondiale. Les résultats des discutions de la présentation pourront orienter dans le futur, la mise en place d'un cadre de collaboration plus élargie entre l'UNICEF et la Banque mondiale en vue de booster la transparence dans l'utilisation de la ressource publique pour un impact positif sur les conditions de vie de la population.
Issaka Namaya
Le DACD/RP/MF.