Marche des partis politiques membres de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN)

Très forte mobilisation à travers le pays en soutien à l’application de la Loi de Finances 2018.

Les partis membres de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN) et de l'Alliance pour la République (APR) ont organisé hier à Niamey et à l’Intérieur du pays, une gigantesque marche qui a débuté de la place Toumo pour finir à la place de la concertation où un meeting géant a eu lieu. Cette manifestation est une réponse à la société civile et à l'opposition politique qui persistent à organiser des manifestations de rue contre la loi de finances 2018. La majorité présidentielle veut à partir de cette mobilisation monter aux Nigériens et à la communauté internationale que le peuple nigérien ne voit aucun péché si grave de cette loi de Finances.

 

Les manifestants qui sont partis de la place Toumo, sont passés par le rond-point des armées puis le rond-point du commissariat central pour déboucher à la place de la concertation où un gigantesque meeting a été organisé. En prenant la parole à l’occasion, le président du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme PNDS-Tarayya, M. Bazoum Mohamed a remercié, au nom des Leaders des partis de la majorité présidentielle, les manifestants pour cette grande mobilisation. Il s'est réjoui de voir le corps dense et compact constitué à la place de la concertation qui, selon lui est devenue pour le coup, si étroite. « Quel plaisir d'observer votre enthousiasme ! Quel bonheur surtout de savoir que vous êtes si divers. Cette diversité, c'est la richesse de notre majorité, c'est le reflet de notre nation. Votre mobilisation si grandiose est une réponse à l'appel que nous vous avons lancé de venir exprimer votre soutien au Président de la République, votre soutien à la Paix et à l'unité nationale dont il est l'incarnation. Ce soutien massif, vous le lui avez témoigné le 8 janvier 2017 déjà, dans les mêmes circonstances et au nom des mêmes enjeux. Aujourd'hui encore, vous êtes venus dire Oui à la République, Oui à la Paix, non à la dis­corde, Non à l'instabilité », a-t-il déclaré.

M. Bazoum Mohamed a rappelé que, le 8 janvier cette masse populaire était venus dire Non à ce qu’il a qualifié de "projet funeste de l'opposition concocté au Forum du parti Moden LUMANA tenu à Abidjan en novembre 2016, visant à organiser l'insurrection sur la base utopique d'une unité d'action avec la société civile et les syndi­cats”. Ce projet a-t-il déclaré, démarré à l'occasion de la marche du 21 décembre 2016 n’a pas atteint ses objectifs. C’est dans cette lancée que s’inscrivait l’appel à une marche à Niamey le 29 octobre 2017 en utilisant une obscure association appelée ACTICE. Cette tentative fut aussi un échec. Après cet échec, le parti LUMANA a conçu, selon Bazoum Mohamed, un plan plus subtil et en apparence plus crédible mettant en avant des figures reconnues comme étant de la société civile mais qui étaient pour la plupart ses alliés et ses obligés de toujours. « Si le Moden Lumana s'était contenté d'approvisionner les premières marches en manifestants, le 25 février les masques sont totalement tombés et le parti comme dans les semblants de marches organisées dans les 4 autres villes, a pris la direction des opéra­tions à Niamey », a-t-il déclaré.

M. Mohamed Bazoum s’est demandé si l'opposition est vraiment raisonnable d'envisager un projet de subversion uniquement à partir des mesures contenues dans la loi de Finances 2018. Pour lui, la loi ne contient rien d’extraordinaire pour qu'elle fasse l'objet d'une campagne aux objectifs si radicaux. Il a expliqué que, la loi des Finances n’a provoqué aucune diminution des salaires des fonctionnaires ou des bourses scolaires. Elle n’a causé aucune diminution des indemnités ou des primes des travailleurs. Elle n’a encore provoqué aucune réduction des effectifs de la Fonction publique, ni augmenté le prix du riz, du mil, de l'huile, du lait, du pain, du sucre, du maïs, de quelque denrée alimentaire ou du carburant. « Non, la loi des finances n'a rien fait de tout cela. Alors quel est le péché si grave de cette loi des Finances pour que l'opposition pense en faire un tremplin pour son ridicule projet insurrectionnel de toujours ? », s’est-t-il interrogé. Par contre le président du PNDS Tarraya a dit que, la Loi des Fiances contient en effet quelques mesures fiscales nouvelles, comme toute loi des finances. Ces mesures ont certes des effets affectant certains contribuables, mais cela est le 3 propre de toutes les lois des finances. Dans tous les pays du monde a-t-il soutenu, les lois des finances contiennent des mesures nouvelles qui ont leurs contraintes propres. « La loi actuelle n'a provoqué aucun ravage particulier et n'a rien qui la distingue de celles des autres pays de l'UEMOA. Une loi des finances est le moyen par excellence de la mise en œuvre de la politique souveraine définie par un pouvoir. Notre régime issu d'un vote démocratique se donne les moyens de sa politique, compatibles avec ses engagements vis-à-vis du peuple. Ceux que le peuple n'a pas élu ou à plus forte raison ceux qui n'auront jamais cette chance sont mal placés pour lui donner des leçons », a-t-il martelé.

Pour M. Mohamed Bazoum, le plus important, à savoir est que le gouvernement n'a pas diminué les salaires ou les bourses, n'a pas mis en cause les indemnités et les primes des travailleurs, n'a pas fait augmenter les prix des denrées alimentaires. Bien au contraire ! « Je veux par conséquent dire à l'opposition que si ses manifestations ne mobilisent que ses propres militants qu'elle aurait de toute façon mobilisé sur n'importe quel thème, c'est parce que les autres citoyens ne sont pas dupes et ne se sentiront jamais concernés par son combat, même s'il se drape du manteau de la société civile. Surtout s'il s'agit d'une société civile comme Alternative dont le Siège servait de cadre de rassemblement pour le comité de soutien aux militaires putschistes arrêtés en décembre 2015 dont la plupart viennent d'écoper de peines de prison allant de 5 à 15 ans », a- t-il affirmé.

Continuant dans la même lancée, « je veux également dire à l'opposition que sa tendance à vouloir toujours instrumentaliser la religion dans son combat politique est inintelligente et totalement contreproductive. Je veux qu'elle en fasse le bilan. Elle a en effet crié sur tous les toits que la loi de finances est "satanique" en ce qu'elle impose des taxes sur l'héritage des orphelins. Aujourd'hui nous sommes au mois de mars et les Nigériens veulent savoir où sont ces orphelins promis à la rapine fiscale. De même, que lui rapportent les messages qu'elle véhicule sur les réseaux sociaux à travers lesquels elle traite le Président Issoufou et les membres du gouvernement de juifs, de chrétiens. Ces catégories de juifs, de chrétiens dont abusent ses partisans dans leur communication n'ont aucune pertinence dans notre société. Les Nigériens n'ont aucun problème avec les autres religions et ils sont, par ailleurs, nombreux qui vivent tranquillement dans des pays à majorité chrétienne », a-t-il dit.

Le président du PNDS Tarraya a enfin précisé qu’en ce qui les concerne, la majorité maintiendra le cap. Le Président de la République poursuivra ses mêmes efforts pour assurer la paix et la sécurité malgré un environnement et un contexte dangereusement affectés par le terrorisme. « Nous nous devons de le soutenir solidement en cultivant notre unité, en proscrivant les comportements et les discours de division à caractère régionaliste et ethniciste. Nous nous devons de le soutenir pour raffermir la paix et la stabilité afin d'assurer le progrès nécessaire pour notre pays », a conclu M. Mohamed Bazoum.

Source : Seini Seydou Zakaria (Onep).