La mission du FMI salue les réformes engagées dans la gestion des finances publiques
Une équipe du Fonds Monétaire International vient de boucler une mission de deux semaines au Niger. Cette mission dépêchée par le siège avait pour tâche principale de mener des discussions avec les autorités nigériennes sur la deuxième revue du programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC). A l’issue de son séjour, l’équipe du Fonds Monétaire International a rendu publique un communiqué de presse, suivi d’une conférence de presse qui a été co-animée par le ministre des Finances, M. Massoudou Hassoumi et le Chef de mission du FMI M. Christoph Klingen. Cette conférence de presse s’est déroulée hier matin, dans la salle de réunion du ministère des finances.
En acceptant de se soumettre à cet exercice qui s’inscrit dans le cadre de la deuxième revue du programme triennal du FMI, le Niger s’engage dans la trajectoire d’une gestion saine des finances publiques, ce qui permet de créer les conditions d'une croissance économique soutenue. A l'entame de cette conférence de presse, le ministre des Finances a salué la qualité de la relation entre le Niger et le Fonds Monétaire International, caractérisée par la franchise dans les discussions ; la volonté commune d’aboutir à un travail de qualité.
L’objectif de cet exercice, a dit M. Massoudou Hassoumi est de faire en sorte que le Niger puisse respecter ses engagements, son avancée vers le progrès, l’assainissement de ses finances publiques, la consolidation de son cadre budgétaire et la création des conditions pour un espace budgétaire permettant d’investir. « Le gouvernement du Niger reste engagé pour que tous les critères soient respectés afin que toutes les revues soient concluantes », a assuré le ministre.
Réagissant aux questions posées sur la situation financière du pays, le ministre des Finances a précisé que le Niger essaie de s’en sortir dans un environnement difficile, marqué par des défis sécuritaires sans précédent ; un environnement climatique rude et un espace économique morose lié à la chute des principales matières du Niger notamment l'uranium et le pétrole. C'est dans cette multitude de défis que le Niger a réalisé sur sept (7) ans, une croissance de 6% en moyenne. Ces dernières années, l’espérance de vie au Niger est passée de 49 à 62 ans. Cet indicateur est pertinent à plus d'un titre parce qu’il exprime clairement que quelque chose de bien se fait ; notamment une qualité de vie qui permet de vivre plus longtemps. « Avec une espérance de vie de 62 ans, nous sommes après le Sénégal, le pays qui a la plus grande espérance de vie au sein de la CEDEAO. C'est dire que des progrès importants ont été faits du point de vue de l’évolution de la qualité de vie. Quant à la pauvreté, elle a été réduite de 64% à 44% », a relevé le ministre Hassoumi avant d’ajouter que « toute notre lutte est de faire en sorte que la pauvreté recule dans notre pays. C'est la raison principale pour laquelle nous avons conclu ces programmes avec le FMI. Il s’agit pour nous de créer les conditions d’une meilleure gestion des finances publiques à travers une maîtrise de la dépense et un accroissement des recettes ».
Le ministre des Finances de préciser qu'il faut une combinaison de la maîtrise des dépenses et un accroissement des recettes pour réaliser le progrès et le développement du Niger. Cette combinaison permet d’avoir un espace budgétaire permettant d’investir dans les infrastructures, dans le social notamment les ressources humaines (l’éducation, la santé). Bref, il faut investir pour que l’Etat soit présent partout. C’est ce qui garantit la solidité de l’Etat. « Nous devons créer les conditions pour que le privé puisse intervenir. C’est dans cette logique que le gouvernement a fait beaucoup sur le plan des reformes juridiques pour pouvoir accroître et améliorer le climat des affaires. Les résultats des différents classements du Niger par rapport au Doing business sont là pour démontrer les performances de notre pays », a indiqué le ministre. Par rapport à la gestion de la dette, M. Massoudou Hassoumi a relevé que la qualité de la dette s’est nettement améliorée en passant de moyenne à faible. « Les autorités nigériennes continuent d'être prudentes dans la gestion de cette dette », a-t-il assuré.
Pour sa part, le chef de mission du FMI, M. Christoph Klingen s’est réjoui des efforts inlassables fournis par le gouvernement du Niger. Ces efforts sont le résultat de la mise en œuvre des reformes opérées par les autorités nigériennes. « Nous allons dès notre retour à Washington, formuler des recommandations pour que la deuxième revue soit mise en œuvre. Avec la convergence des trois facteurs positifs à savoir un secteur privé robuste ; des finances publiques solides et la maîtrise de la croissance démographique, on peut dire que le Niger est dans une bonne posture de développement a fait remarquer le chef de mission du FMI. Toutefois, M. Christoph Klingen précise que la situation économique du Niger est relativement faible par rapport à d’autres pays. La priorité c’est comment faire pour améliorer cette situation. Rien que l’année passée, le Niger a enregistré un taux de croissance qui frôle les 5% et cela en dépit des conditions extrêmement difficiles.
« Si la convergence des trois facteurs précédemment cités est au rendez-vous, nous pensons que le Niger a un potentiel notable d’amélioration », a estimé le chef de la mission du FMI. En ce qui concerne la gestion de la dette, Christoph Klingen a souligné qu’une bonne gestion de la dette est extrêmement importante dans toutes les reformes liées aux finances publiques. « Le gouvernement du Niger doit continuer les efforts en faisant en sorte que les finances publiques respectent les critères de convergence de l’UEMAO afin de créer un espace budgétaire pour l’investissement et les dépenses sociales. Cet espace budgétaire s'obtient à travers l’accroissement des recettes publiques », a conclu le chef de mission du FMI.
Source : Onep (Hassane Daouda)