Implication des leaders religieux du Niger.
Le secrétaire général du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, M. Idder Adamou, a procédé, mercredi dernier à Niamey, à l’ouverture d’un séminaire de sensibilisation au profit des leaders des organisations religieuses du Niger.
Le thème est : le rôle des leaders religieux dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. L’objet est d’instaurer un dialogue avec les leaders religieux aux fins de les sensibiliser et renforcer leur compréhension sur la problématique de la Lutte contre le Blanchiment des Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBÇ/FT).
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du président de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF-Niger), M. Hassane Taher, de la représentante du Directeur Général du GIABA, Mme Manama Ibrahim Toure-Diane, et de plusieurs invités.
En procédant à l’ouverture des travaux, M. Idder Adamou, a déclaré que Le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme sont au cœur de presque toutes les activités criminelles qui représentent aujourd'hui une menace pour la paix dans le monde, aussi bien en termes de sécurité intérieure que de la stabilité économique, financière et même politique des Etats. « Notre sous-région connaît une recrudescence des actes terroristes perpétrés par des groupes criminels dont le financement pourrait provenir des divers trafics illicites (armes, drogues), des rançons mais aussi à travers l'utilisation abusive de certains organismes à but non lucratif », a-t-il dénoncé.
Pour lui, Il y'a donc à la fois nécessité et urgence de prendre les mesures qui s'imposent et de mettre en place des dispositifs efficaces et adaptés pour répondre à l'ingéniosité de ceux qui veulent utiliser les territoires et les systèmes financiers pour accomplir leurs desseins criminels. Le Niger à l'instar de la communauté internationale, s'est doté d'un dispositif juridique et institutionnel pour lutter efficacement contre ces phénomènes, en adoptant notamment une loi relative à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme et en créant des structures en charge de la prévention et de la lutte contre les fléaux. Il a en outre rappelé que le dispositif de Lutte contre le Blanchiment de capitaux et le Financement du terrorisme comprend un volet préventif constitué par les personnes assujetties, d'un volet répressif constitué par les autorités de poursuite et de répression et la CENTIF qui se trouve au cœur de ce dispositif.
Pour la représentante du Directeur Général du GIABA, Mme Mariama Ibrahim Toure-Diane, le Niger a fait des progrès incessants et des multiples efforts soutenus en matière de LBC/FT. Cependant, face aux exigences et aux enjeux désormais cruciaux des standards internationaux et de la nouvelle méthodologie d'évaluation du Groupe d'Action Financière (GAFI) liées non seulement à la recherche de la conformité technique mais également et surtout à l'efficacité du dispositif de LBC/FT, les défis à relever par le Niger sont énormes et pressants.
Elle insiste sur la mobilisation, la sensibilisation et la formation de l'ensemble des acteurs de tous les secteurs pour leur implication effective dans le processus de conformité du pays aux standards internationaux en matière de LBC/FT. Elle devait ensuite rappeler qu’en tirant les leçons de l'évolution de l'environnement sécuritaire dans la région au cours des cinq dernières années, les actions de sensibilisation du GIABA ont été orientées essentiellement vers les Organisations à But Non Lucratif (ONG, Association, OSC...) les médias, les jeunes et les leaders religieux.
A travers cette sensibilisation, « le GIABA entend élargir le champ de son action par une utilisation optimale de la forte capacité d'influence des leaders religieux dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le terrorisme et son financement, dont les jeunes sont les principales victimes. Le lien étroit entre blanchiment des capitaux, financement du terrorisme et recrudescence des actes terroristes est désormais établi dans la région au vu des conclusions des différentes études menées par le GIABA et ses partenaires », a-t-elle déclaré.
Auparavant, dans son mot de bienvenue, le président de la CENTIF-Niger, M. Hassane Taher a fait une brève présentation de son institution avant de préciser que, la tenue de la rencontre vient à point nommé et surtout à l'endroit des Leaders d'opinion parmi les plus écoutés et les plus respectés de la société, à savoir les leaders religieux. Il les a invités à participer aux échanges avec les communicateurs tout au long de l’atelier.
Source : Onep.