Du 27 au 28 février dernier, le Niger a accueilli une conférence internationale sur la contribution de la finance islamique au financement du secteur agricole. Organisée par le Haut-Commissariat à l’initiative 3N (HC3N), en collaboration avec le Réseau Africain pour la Promotion de la Finance Islamique (RAPFI), la Banque Islamique du Niger (BIN) et l’Organisation de Comptabilité et d’Audit pour les Institutions Financières Islamiques (AAOIFI), cette conférence était placée sous le thème : ‘‘SUKUK, économie inclusive en Afrique et le Waqf’’.
C’est le ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget, M. Ahmat Jidoud, qui a présidé la cérémonie de clôture, en présence du ministre, Haut-Commissaire à l’Initiative 3N, M. Ali Béty, de la ministre Conseillère spéciale du Président de la République sur le WAQF, Mme Khadidja Diallo, de la Présidente Exécutive du RAPFI, Mme Amel Amari, ainsi que de plusieurs autres participants.
L’objectif général de cette conférence est d’améliorer la connaissance du public cible sur la finance islamique, afin de déclencher une réflexion stratégique sur la structuration de financement avantageux pour les agriculteurs et les commerçants nigériens, sous forme de Sukuk ou cash waqfsukuk.
Au total, quatre (4) panels ont été animés. Le premier, qui comporte trois (3) communications, a porté sur ‘‘Les Outils de la finance islamique : Sukuk et Waqf’’ ; le second, axé sur ‘‘La finance islamique et le financement du secteur agricole’’, comprend aussi trois (3) communications ; le troisième panel, ‘‘Introduction aux formations de certification en finance islamique’’ a fait ressortir la nécessité de mener des actions de formation pour renforcer les capacités des acteurs, intensifier la sensibilisation à l’endroit du grand public pour l’améliorer la compréhension du concept du financement islamique et nouer des partenariats avec les différentes structures de formation locales et internationales comme la RAFPI et l’AAOIFI. Enfin, le quatrième panel est lui axé sur l’un des segments de la finance islamique, qu’est le Cash waqfsukuk.
A l’issue des deux jours d’échanges et de débats, plusieurs points ont été retenus par les participants. Déclinant le contenu des conclusions, M. Saîdou Abouba, Conseiller Technique au Haut-Commissariat à l’I3N, a indiqué qu’il est ressorti de ces travaux que la finance islamique possède des avantages et opportunités qui, s’ils sont bien exploités, peuvent contribuer au financement du secteur agricole ; que le Waqf en particulier est un instrument de mobilisation de ressources, qui pourront être affectées dans les secteurs et en particulier le secteur agricole, qui est l’épine dorsale du Niger ; que la finance islamique, de par ses principes, pourrait contribuer à une meilleure inclusion financière des populations rurales, et conséquemment, être le pilier fondamental de la Stratégie de Finance Inclusive du Niger.
Il en ressort également la nécessité de créer une synergie entre les acteur locaux et internationaux qui œuvrent pour la promotion de la finance islamique, en particulier les institutions de financement ; la nécessité de poursuivre les efforts déjà en cours, en mettant l’accent sur un bancking islamique de proximité pour atteindre les communautés rurales et enfin la nécessité de poursuivre les rencontres comme cette conférence, et au-delà, mettre en place un cadre formel d’échanges et de vulgarisation du financement islamique.
Notons que, lors de cette conférence, un compte Cashwaqf, ouvert à tout volontaire, qui permettra de financer plusieurs activités au Niger a été créé au niveau de la Banque Islamique du Niger (BIN). Déjà, le Pr Mohammed Boudjelal, un des panelistes et représentant de l’AAOIFI à ladite conférence, a contribué à ce nouveau compte pour 1.000 $, suivi de la Présidente Exécutive du RAPFI, Mme Amel Amari, qui elle, a versé 200 euros.
Source : Onep.