• La baisse de l’activité économique causée par la COVID-19, conjuguée à des problèmes d'insécurité et à des chocs climatiques, a exacerbé les pressions qui s’exercent sur les finances publiques et accru les besoins de financement de la balance des paiements.
• L’accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) aidera les autorités à mettre en œuvre un programme de réformes de nature à renforcer la stabilité macroéconomique, tout en jetant les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive.
• Les réformes viseront à élargir l’espace budgétaire et à améliorer la qualité des dépenses pour permettre aux autorités de procéder aux dépenses sociales et d’investissement dont le pays a tant besoin ; elles auront également pour but de faire progresser la lutte contre la corruption et d’améliorer la gouvernance, ainsi que de favoriser l’essor du secteur privé en réduisant les contraintes qui pèsent sur le climat des affaires.
Washington, le 8 décembre 2021 : Aujourd’hui, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé en faveur du Niger un accord triennal pour un montant équivalent à 197,4 millions de DTS (environ 275,8 millions de dollars ou 150 % de la quote-part) au titre de la facilité élargie de crédit.
La décision du conseil d’administration autorise un décaissement immédiat de 39,48 millions de DTS (environ 55,2 millions de dollars ou 30 % de la quote-part). L’accord devrait permettre de catalyser des financements bilatéraux et multilatéraux supplémentaires.
À la suite des débats du conseil d’administration, Mme Antoinette Sayeh, directrice générale adjointe et présidente par intérim, a fait la déclaration ci-après :
« L’économie nigérienne devrait rebondir en 2021 et accélérer à moyen terme grâce au démarrage des exportations de pétrole via un nouvel oléoduc vers la côte béninoise. Cependant, ces perspectives plutôt favorables sont soumises à des risques liés à l’insécurité accrue dans la zone sahélienne et aux effets de plus en plus sensibles du changement climatique sur le Niger.
« L’accord au titre de la FEC fournit aux autorités un appui dans la mise en œuvre de leur programme de réformes visant à renforcer le cadre macroéconomique tout en créant un espace budgétaire permettant d’engager des dépenses sociales et d’infrastructures de base, propices à une croissance inclusive et résiliente.
Afin d’assurer la viabilité de la dette à moyen terme et d'augmenter la marge de manœuvre pour les dépenses sociales et de développement, le programme appuiera les réformes visant à accroître les recettes intérieures (élargissement de l’assiette fiscale, réduction des exonérations et révision du code fiscal), améliorer la qualité de la dépense publique (notamment par l’extension des programmes sociaux efficaces et l’amélioration de la gestion des investissements publics), et garantir la transparence et l’efficacité de la gestion des recettes pétrolières. Le programme viendra également appuyer les efforts consentis par les autorités pour respecter le critère de convergence régional en matière de déficit budgétaire et consolider la gestion de la dette.
« Pour atténuer les risques budgétaires et améliorer le climat des affaires, il sera indispensable de promouvoir l’essor d’un secteur privé diversifié et d’engager des réformes visant à renforcer les dispositifs de gouvernance et de lutte contre la corruption. Dans ce contexte, il est primordial de mettre en œuvre les engagements pris en faveur de la transparence des dépenses d’urgence liées à la pandémie, notamment pour ce qui concerne la collecte et la publication d’informations sur les bénéficiaires effectifs des sociétés qui se sont vu attribuer des marchés publics dans le contexte de la lutte contre la COVID-19. Les autorités ont également prévu d’étendre l’obligation de publication d’informations relatives aux bénéficiaires effectifs aux marchés publics octroyés par entente directe, et d’accélérer l’application du nouveau régime de déclarations de patrimoine.
« La détermination sans faille des autorités et la mise en œuvre résolue des réformes seront des facteurs de réussite essentiels, et se révéleront indispensables pour encourager d’autres donateurs à se mobiliser en faveur du Niger. »