Le ministre des Finances, M. Ahmat Jidoud a présidé, hier matin à Niamey, la cérémonie de lancement des activités du Fonds de Développement de l’Inclusion Financière (FDIF). Organisé par le ministère des Finances et l’ensemble des acteurs intervenant dans le secteur de la finance inclusive, cette cérémonie s’inscrit dans le cadre de l’opérationnalisation de la Stratégie Nationale de Finance Inclusive (SNFI). La mise en place de cet instrument de financement répond au souci de disposer d’un outil de facilitation des financements des projets productifs, de gestion de lignes de crédits, de refinancement, de garantie et de sécurisation des activités agricoles les plus risquées.
Ce Fonds, à travers ses quatre guichets, de prêts et prises de participations, de facilitations, de garanties et d’assistance technique, permettra d’améliorer les conditions de vie des populations vulnérables, en particulier rurales, à travers une offre adéquate de produits et services financiers.
Dans son discours de lancement, le ministre des Finances a indiqué que la problématique de financement au Niger se pose avec beaucoup d’acuité pour les prestataires des services financiers comme pour les pouvoirs publics et les Organisations Non Gouvernementales.
En effet, a-t-il dit, face aux difficultés quotidiennes déjà rencontrées par les banques, notamment dans la mobilisation de l’épargne intérieure, sont venues se greffer celles liées à la mobilisation des financements extérieurs.
En dépit de l’existence d’un grand nombre d’institutions de micro finance ces dernières années, l’accès aux services financiers des populations reste limité surtout dans les zones rurales, en raison de multiples obstacles qui entravent l’offre, mais aussi la demande de services financiers.
« C’est pour pallier ces difficultés que le Gouvernement a procédé à la création du Fonds de Développement de la Finance Inclusive, par décret N°2020-514/PRN/MF du 3 juillet 2020 », a assuré M. Ahmat Jidoud.
Selon ses explications, le FDIF est un instrument de financement du Gouvernement en matière de promotion de l’inclusion financière des populations en zone rurale et milieu urbain défavorisé. C’est un instrument innovant destiné à accompagner les populations vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes, dans les filières de production et de transformation des produits agricoles et d’artisanat, en vue de leur permettre de s’affranchir de la pauvreté.
« Avec un budget prévisionnel de départ de plus de 30 milliards de FCFA, le FDIF est destiné à renforcer les capacités financières et techniques des prestataires de services financiers pour leur permettre de satisfaire la demande de financement de ces populations à des coûts supportables », a déclaré M. Ahmat Jidoud.
S’agissant de crédits, le ministre a fait savoir que le FDIF mettra à la disposition des institutions de microfinance des lignes de crédits à des taux préférentiels, dans une fourchette de 12 à 15% au lieu de 23% en moyenne aujourd’hui.
« Le FDIF projette également d’atteindre à l’horizon des quatre prochaines années, plus de 2.000.000 personnes, soit en moyenne 500 000 bénéficiaires chaque année, dont 60% de femmes et de jeunes », a conclu le ministre des Finances.
Le Secrétaire Exécutif du SNFI, Dr. Mahamane Makaou a, dans son discours, évoqué la problématique de l’inclusion financière qui, selon lui, dépasse largement le cadre de microcrédit qui prévalait et qui considérait le pauvre trop pauvre pour épargner et qu’il fallait ainsi injecter des capitaux dans le marché via le microcrédit.
En effet, a-t-il poursuivi, au moins trois raisons principales poussent ces populations à avoir besoin des services financiers. Elles ont tout d’abord besoin d’outils pour leurs transactions au quotidien, pour payer, retirer des espèces ou en déposer. Elles doivent ensuite se protéger contre les risques de la vie, en épargnant, en ayant recours à des produits d’assurance adaptés ou à des prêts d’urgence. Ensuite, elles aspirent à améliorer leur vie en investissant dans l’éducation de leurs enfants, dans leur petite entreprise ou dans leur logement.
« Le microcrédit seul ne couvre pas l’ensemble de ces besoins et doit être complété », a-t-il affirmé. Avant d’indiquer que l’inclusion financière est un passeport vers l’économie formelle, à condition qu’elle soit transparente et juste pour le client et qu’elle repose sur des modèles économiques viables, permettant aux populations de devenir partie prenante de l’économie formelle et ainsi de participer à la création de la richesse nationale.
La représentante des Femmes, Mme Mariama Gambo et le représentant des jeunes M. Zakou Djodjo Hassoumi ont livré, quant à eux, la vision des femmes et des jeunes par rapport à l’inclusion financière. Ils se sont engagés à encadrer les bénéficiaires afin qu’ils soient dignes de confiance, à faire de ce fonds le leur et à travailler sans relâche en vue de saisir et de profiter des opportunités qui leur sont offertes.
Source : Onep.