Le ministre des Finances, M. Ahmat Jidoud a présenté, hier devant l’Assemblée nationale, le projet de loi des finances au titre de l’année budgétaire 2023. Les ressources budgétaires ainsi projetées pour l’année 2023 s’élèvant à 3.245,44 milliards contre 2.908,59 milliards dans la loi de finances 2022, soit une hausse de 11,58%. La cérémonie solennelle qui s’inscrit dans le cadre des travaux de la 2 session ordinaire au titre de l’année 2023 dite session budgétaire de l’Assemblée nationale a été présidée SE Seini Oumarou, président de l’institution en présence de la ministre déléguée auprès du ministre des Finances chargé du budget, Mme Tchousso Rahamatou OumarouTchiany et celui de la Communication chargé des Relations avec les Institutions, M. Mahamadou Laoualy Dan Dano.
La présentation du budget devant l’Assemblée nationale est un exercice consacré par la loi n°02012-09 du 26 mars 2012, portant loi organique relative aux lois des finances. Selon le ministre des Finances, le projet de budget au titre de l’exercice 2023 est bâti sur une prévision d’un taux de croissance de 7,2% et une moyenne de 9,1% sur la période 2023-2025, principalement tirée par le dynamisme des investissements dans les grands projets. Par ailleurs, dans la poursuite de sa politique de consolidation budgétaire, le gouvernement s’est engagé à maitriser le déficit budgétaire afin de parvenir à moyen terme à la cible de 3% en 2024-2025 dans le cadre des engagements communautaires pour la convergence. «L’inflation resterait maitrisée en dessous du seuil de 3% », a-t-il déclaré.
En ce qui concerne les recettes internes, elles ressortiraient à 1.480,72 milliards (45,62% des recettes totales), en augmentation de 118,86 milliards, soit 8,73%. Représentant 92,29% des recettes internes, les recettes fiscales sont projetées à 1.366,60 milliards en 2023 contre 1.304,79 milliards en 2022, soit un accroissement de 4,74% ou 61,81 milliards de FCFA.
S’agissant des ressources extérieures, elles sont constituées des appuis budgétaires, des aides projets et des emprunts obligataires. Leurs prévisions s’élèvent à un montant de 1.764,72 milliards (54,38% des recettes totales) contre 1.546,73 milliards en 2022, soit une hausse de 217,99 milliards ou 14,09% en valeur relative en lien avec le changement de la stratégie d’octroi des fonds IDA de la Banque Mondiale et du choix du Gouvernement du mode de financement des projets structurants.
Les appuis budgétaires, composés des aides budgétaires et des emprunts-programme, sont projetés sur la base des informations disponibles sur les intentions des partenaires. Ainsi, annonce le ministre des Finances, les prévisions retenues pour 2023 affichent un montant de 342,44 milliards dont une baisse de 39,23% des dons compensée par un effort de mobilisation des ressources internes. «Les aides projets sont constituées des dons projets et des emprunts-projets. Elles sont projetées à 932,28 milliards en 2023 contre 864,88 milliards en 2022. Les émissions d’obligations du Trésor sur le marché financier régional sont prévues pour un montant de 490,00 milliards en 2023 contre 350,00 milliards en 2022, soit une hausse de 140,00 milliards, en lien notamment avec le financement de la construction du pipeline pour l’exportation du pétrole brut», a-t-il poursuivi.
Quant aux prévisions des dépenses budgétaires totales, elles s’élèvent à un montant de 3.245.44 milliards contre 2.908,59 milliards de FCFA en 2022, soit une hausse de 336,85 milliards en valeur absolue, correspondant à 11,58% en valeur relative. Elles se répartissent en des charges de la dette qui représentent 443,87 milliards (13,68% du budget) en progression de 4,57% ; en dépenses de personnel qui sont de 349,88 milliards (10,78% du budget) soit une hausse de 4,72% par rapport à 2022. Toutefois assure le ministre des Finances, le ratio masse salariale en pourcentage des recettes fiscales se situerait à 31,1% sous les effets conjugués de l’augmentation des recettes fiscales et de la maîtrise des dépenses salariales.
Dr. Ahmat Jidoud a souligné le contexte national très difficile dans lequel se trouve le Niger avec la conjecture internationale qui est lié à beaucoup d’évènements négatifs notamment la persistante toujours de la pandémie covid-19, le changement climatique avec leurs impacts sur notre économie, mais également la conjecture née aujourd’hui de développement de la guerre en Ukraine qui impacte sérieusement le prix des produits de première nécessité. «Le projet de loi que, nous avons présenté repose aussi sur les perceptives économiques positives avec notamment un taux de croissance maintenu en 2022 et surtout une projection de taux de croissance de 7,2% et qui s’inscrit toujours dans une dynamique de maitrise du déficit», a-t-il souligné.
Le ministre des Finances a par ailleurs soutenu que le présent projet de budget est en hausse raisonnable notamment au regard des besoins colossaux du développement dans les secteurs stratégiques définis par le programme de la renaissance de SE. Mohamed Bazoum décliné dans la déclaration de politique générale et du Plan de développement économique et social. «Les secteurs prioritaires demeurent l’éducation, la sécurité de notre population, le développement du monde rural, le développement de l’énergie liée aux facteurs de production et à la transformation structurelle de l’économie», a souligné Dr Ahmat Jidoud.
Le ministre des Finances a en outre indiqué que le gouvernement a prévu des modalités qui sont liés par exemple à la gestion du compte ISB, pour faciliter davantage la mobilisation des impôts. Il cite entre autres, l’institution d’une taxe spéciale sur l’exportation de l’or, cela en lien avec le développement de l’exploitation artisanale de l’or au vu des quantités exportées sans que, l’Etat ne prélève aucune taxe. Il y’a aussi la taxe spéciale sur l’exportation des produits pétroliers en vue d’harmoniser avec ce qui se fait dans les pays de la sous région.
Dr Ahmad Jidoud a aussi annoncé d’autres mesures incitatives prévues destinées à promouvoir et renforcer le financement du sport et les activités culturelles par les entreprises privées à travers des allègements fiscaux. De même des allègements fiscaux sont prévus pour l’importation des véhicules neufs, destinés aux transports des personnes et des marchandises. Des exonérations sont aussi prévues pour l’importation du matériel et équipements agricoles. D’autres facilités sont aussi prévues pour inciter les entreprises à promouvoir l’emploi des jeunes. A travers ces différentes mesures, il s’agit pour le gouvernement de promouvoir et de renforcer le développement du secteur privé tout en suscitant la création d’emplois, en particulier pour les jeunes.
Seini Seydou Zakaria et NafissaYahaya (stagiaire)