En séjour à Maradi où il a présidé la cérémonie de la célébration de la journée internationale de la douane, le ministre de l'Economie et des finances, M. Gilles Baillet, a rencontré, samedi dernier, les agents des services relevant de son département ministériel en vue d'échanger au sujet de leur mission, apprécier les résultats obtenus et dégager des perspectives.

Ce sont les agents des douanes, du service des impôts, du trésor, de l'Institut national de la statistique, qui se sont retrouvés face au ministre des finances.

La rencontre a été dans une certaine mesure le lieu d'un bilan des réalisations faites par les différents services du ministère des finances, de projection, et d'échanges sur les questions relatives au renforcement de capacité des agents, la synergie entre les services régionaux œuvrant dans la réalisation des recettes, la gestion des quittances, des parcs et magasins. C'était aussi l'occasion pour les agents de demander au ministre la résolution des problèmes auxquels ils sont confrontés dans leur mission.

Pour ce qui est des recettes, le ministre a commencé par évoquer le collectif budgétaire apporté pour conformer la loi à la réalité des réalisations, caractérisée par une baisse des recettes. Parlant du contexte actuel, le ministre a prévenu les participants à la rencontre : « Vous serez sollicité pour plus d'efforts dans votre mission de surveillance, de sécurité, mais aussi pour faire face aux dépenses».

Le bilan appréciable réalisé par la direction régionale de Maradi, a été ensuite détaillé par le directeur général des douanes, M. Mahamadou Madou Mayaki. En 2012, les recettes réalisées par la direction régionale des douanes de Maradi étaient de 27 milliards 962 millions contre 30 milliards en 2011. Le Directeur général des douanes a relevé la nécessité de la maitrise des activités du transit ou la réexportation des produits en transit vers le Nigeria. Ce phénomène fait la particularité de Maradi qui est la place forte du transit au Niger. A ce sujet, une mesure qui a suscité des réactions a été expérimentée pendant deux mois. «Cette mesure ponctuelle censée résoudre un problème ponctuel, n'a malheureusement pas profité», a reconnu le DGD. Il a rappelé les efforts pour contrôler le flux des marchandises, l'informatisation du régime du transit, le recensement des magasins.

Pour le représentant du syndicat des agents des douanes qui réagissait, les réalisations faites par ses camarades doivent être saluées. Aussi il a évoqué la situation des 103 agents en attente de formation depuis deux ans. Un autre agent a quant à lui fait une proposition portant sur la baisse de la valeur de la mise en consommation des motos qui restent sans régularisation du fait du taux élevé appliqué pour leur dédouanement. Mais les interventions ne sont pas limitées à la situation de Maradi. «Il y a trop de problèmes dans la douane. Je propose la tenue des Etats généraux de la douane», s'est écriée une participante à la rencontre.
En répondant aux préoccupations soulevées, le ministre a reconnu que des problèmes de moyens se posent à la douane, comme dans les autres services. «Pour le moment, nous allons nous occuper des problèmes de la douane, pour pouvoir nous occuper des autres par la suite», a t-il dit. Pour la question de la formation, les propos du ministre étaient des plus rassurants. Il a été également appuyé par le DGD relativement à ce sujet. Mais, a relevé le ministre, il faut renouer avec la culture de la récompense du mérite et de la sanction, pour qu'il y ait une amélioration dans les services».

Pour ce qui est des services des impôts, le Directeur général, M. Idé Kalilou, a révélé que pour les deux dernières années les recettes réalisées au niveau national dépassent les prévisions. En 2011 sur une prévision de 333 milliards 709 millions de FCFA, les recettes ont atteint 384 milliards 777 millions de FCFA. Pour l'année 2012 sur une prévision de 441 milliards 434 millions les recettes ont été de 469 milliards 902 millions. Au niveau de la région de Maradi, les recettes étaient de 7 milliards 227 millions en 2011 et 8 milliards 718 millions en 2012. La plus grande partie des recettes réalisées au niveau de Maradi proviennent des reversements faits par la douane. Pour rehausser les performances, la direction générale des impôts a proposé de rendre obligatoire l'immatriculation au numéro d'identification fiscale (NIF) des opérateurs économiques pour toute opération en douane. En effet, a déploré le Directeur Général des Impôts, très peu d'opérateurs économique ont des NIF, et il règne une « pagaille» dans le domaine du transit ce qui engendre d'énormes évasions fiscales.

De son côté le directeur général du trésor, a informé les participants à la rencontre sur les reformes initiées et celles en cours en vue d'accroître les performances des services. Avant de lever la séance, le ministre Gilles Baillet a rappelé aux agents des différents services l'attitude à observer, et a insisté sur la synergie à cultiver entre les services. «Concernant certains problèmes, des solutions peuvent être trouvées au niveau régional, pourvu qu'il y ait des initiatives et que les responsabilités soient assumées » a-t-il conclu.

SOURCE: http://www.lesahel.org/

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