Conférence de presse conjointe animée par le Ministre des Finances et le Chef de la mission du FMI sur la 3ème revue de la FEC et sur un nouveau Programme au titre de la FRD.

Conférence de presse conjointe animée par le Ministre des Finances et le Chef de la mission du FMI sur la 3ème revue de la FEC et sur un nouveau Programme au titre de la FRD.

Le Ministre des Finances Dr Ahmat Jidoud a animé conjointement avec M. Antonio David, Chef de la mission du Fonds Monétaire International (FMI), une conférence de presse le mardi 09 mai 2023 au Ministère des Finances. Cette conférence s’est déroulée en présence de la Ministre Déléguée au Budget, du Secrétaire Général et son adjoint, des Directeurs Généraux, centraux et nationaux, des Responsables des Structures rattachées, des membres de l’équipe du FMI et de plusieurs journalistes de la presse publique et privée. Le FMI et le Niger ont conclu un accord au niveau des Services sur la 3ème revue de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et un nouveau Programme au titre de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD). Il s’agit de présenter les conclusions des travaux de la mission à travers une déclaration et d’échanger avec les journalistes sur certains aspects évoqués dans ladite déclaration. 

Dans son mot introductif, le Ministre des Finances a situé le contexte de la rencontre tout en rappelant les objectifs du Programme Economique et Financier (PEF). La situation macroéconomique est satisfaisante de façon relative l’insécurité et les effets négatifs du changement climatique. Les perspectives économiques sont bonnes et favorables pour soutenir la croissance en dépit de nombreux défis a dit le Ministre des Finances.

Le Ministre des Finances a évoqué le nouveau Programme au titre de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) dont le financement au titre de la FRD épaulera les autorités dans la conduite de réformes structurelles et dans la réalisation d’investissements aux fins de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses effets. Ainsi, aux termes de l’accord au titre de la FRD, le Niger aura accès à 98,7 millions de DTS (environ 133,4 millions de dollars). A ce niveau, le Niger est le 3ème pays a bénéficié de ce nouveau Programme au titre de la FRD après le Rwanda et les Seychelles, cela témoigne du dynamisme de notre économie et de ses perspectives, a relevé le Ministre des Finances.

Après le mot introductif du Ministre des Finances, c’est autour de M. Antonio David de procéder à la lecture de la déclaration devant les médias comme indiqué ci-dessous.

Après cette lecture, l’occasion a été donnée aux journalistes de poser des questions sur le contenu de cette déclaration. Plusieurs questions ont été posées au Ministre des Finances ou au Chef de la mission du FMI. Les grands axes des questions posées ont porté sur : la santé de l’économie nigérienne, le surendettement du Niger, le risque baissier de la croissance économique annoncée et les dispositions prises pour y faire face, les perspectives de la croissance, la situation économique du pays et celle des ménages ainsi que la réforme liée à la facture certifiée.

Le Ministre des Finances et le Chef de la mission du FMI ont donné des éléments de réponse appropriés à toutes ces questions en apportant plus de détails et de commentaires sur certaines questions notamment celles relatives au surendettement du Niger, les perspectives de croissance de l’économie nationale et sur la facture certifiée. Aussi, le rôle du FMI qui consiste à veiller à la sauvegarde et à la stabilité de l’économie mondiale a été rappelé au besoin au cours de cette conférence de presse.

C’est ainsi qu’à l'issue de la mission, M. David a fait la déclaration suivante au cours de la conférence :
« Les autorités nigériennes et les services du FMI ont conclu un accord sur la troisième revue du programme économique appuyé par la facilité élargie de crédit et sur la mise en place d'un nouveau programme au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité. Cet accord au niveau des services doit recueillir l'approbation de la direction et du conseil d'administration du FMI ; la réunion correspondante du conseil d'administration devrait avoir lieu en juillet. L'achèvement de la revue du programme FEC permettrait un décaissement à hauteur de 19,74 millions de DTS (environ 26,7 millions de dollars, soit 15 % de la quote-part du Niger) pour couvrir les besoins de financement extérieur du pays.

« Les estimations indiquent que la croissance du PIB réel a accéléré à 11,9 % en 2022, principalement en conséquence du fort rebondissement de la production agricole et de l'avancement de grands projets d'investissement. Les tensions inflationnistes se sont estompées. Les perspectives économiques sont favorables à court et moyen terme, et la croissance devrait atteindre 7 % cette année, tirée par l'achèvement de la construction de l'oléoduc qui permettra d'accroître la production de pétrole et la par reprise de la production agricole. Des risques baissiers pèsent toutefois sur ces perspectives encourageantes, en particulier du fait de la vulnérabilité du pays aux chocs climatiques et à l'insécurité.

« La politique budgétaire a été accommodante l'année dernière et les données provisoires montrent que le déficit budgétaire a atteint 6,8 % du PIB due aux dépenses urgentes pour atténuer les effets de la crise alimentaire et de l'insécurité. Par ailleurs, la trajectoire du déficit est calibrée de manière à respecter l'engagement pris par les autorités d'atteindre d'ici 2025 le critère de convergence régional de l'UEMOA de 3 % du PIB, ce qui est d'autant plus indispensable dans la mesure où les conditions financières se durcissent.

« L'accord triennal au titre de la FEC vise à renforcer la stabilité macroéconomique, tout en jetant les bases d'une croissance résiliente, inclusive et portée par le secteur privé. La mise œuvre du programme est globalement satisfaisante. La plupart des objectifs quantitatifs [et repères structurels ont été atteints.

« Des mesures d'accroissement des recettes intérieures restent indispensables pour élargir l'espace budgétaire consacré aux dépenses prioritaires et pour favoriser la consolidation budgétaire à moyen terme. Les initiatives des autorités en cours pour simplifier le régime fiscal, promouvoir la dématérialisation de l'administration fiscale et adopter une stratégie de gestion des recettes pétrolières constituent des réformes fondamentales dans ce domaine. En outre, il est nécessaire de renforcer la qualité et l'efficacité des dépenses pour améliorer la prestation des services publics.

« Par ailleurs, il convient d'accélérer les initiatives visant à éliminer les principaux obstacles au développement du secteur privé. La mise en œuvre récente d'initiatives transversales, comme par exemple, la dématérialisation des procédures d'enregistrement des entreprises, du registre foncier et du guichet unique pour le commerce extérieur, ainsi que les mesures visant à améliorer l'accès au financement, s'inscrivent dans ce cadre. Les autorités sont également déterminées à obtenir des résultats tangibles dans la lutte contre la corruption, notamment en mettant en œuvre la stratégie de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) et en appliquant le plan d'action correspondant.

« Le financement au titre de la FRD, pour sa part, viendra appuyer les réformes structurelles et les investissements visant à remédier aux difficultés et aux risques de plus en plus prononcés que pose le changement climatique, ce qui permettra de renforcer la capacité d'adaptation de la population et de préserver ses moyens de subsistance. Les réformes appuyées par le financement au titre de la FRD contribueront à intégrer les enjeux climatiques dans la politique macroéconomique du Niger en: 1) renforçant la planification et la budgétisation des dépenses liées au climat ; 2) rendant la gestion des investissements publics plus soucieuse des enjeux climatiques ; 3) améliorant la planification et la gestion budgétaires pour mieux tenir compte des risques de catastrophes; et 4) favorisant le recours à des sources d'énergie renouvelables.

« Les membres de la mission ont rencontré le Premier Ministre, Ouhoumoudou Mahamadou, et le Président de l'Assemblée nationale, Seini Oumarou. Ils ont également organisé des séances de travail avec le ministre des Finances, Dr. Ahmat Jidoud, le ministre du Plan, Dr. Rabiou Abdou, le ministre de l'Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, M. Laouan Magagi, la ministre de l'Environnement et de la Lutte contre la Désertification, Mme. Garama Saratou Rabiou lnoussa, le directeur national de la BCEAO, M. Maman Laouane Karim, ainsi que d'autres hauts représentant de l'État, des représentants du secteur privé et des partenaires techniques et financiers.

« L'équipe du FMI tient à remercier les autorités nigériennes pour leur coopération et pour les échanges constructifs et fructueux qui ont eu lieu pendant cette mission. ».

 

Issaka Namaya
DACD/RP/MF
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